Interview : Mickey et son Orchestre PhilharMagique en concert à Disneyland Paris
- Par fan-disneyland-paris
- Le 23/09/2018
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Lancée ce 1er octobre, l’attraction Mickey et son Orchestre PhilharMagique est la nouveauté majeure de la Mickey 90 Mouse Party*.
Mickey et son Orchestre PhilharMagique est une version adaptée de l’attraction déjà existante dans d’autres Parcs Disney, mêlant film en trois dimensions, dialogues en français et anglais, ainsi que des effets spéciaux (jets d’eau et autres surprises) imaginés pour plonger davantage nos visiteurs au cœur de l’aventure. Une fois installés dans leur siège, ces derniers retrouvent Mickey et Donald sur le grand écran de Discoveryland Theatre, lieu qui a été réadapté pour l’occasion.
La scène est vide quand, soudain, Donald fait irruption et profite de l’absence de Mickey pour lui emprunter sa baguette de maestro et enfiler son chapeau de magicien : ceci marque le début des péripéties de Donald qui se retrouve emporté par un tournoiement de magie et de musique. Transportés dans certains des plus grands classiques Disney comme Aladdin, La Petite Sirène ou encore Le Roi Lion, nos visiteurs plongent dans une visite tourbillonnante des chansons les plus mémorables de l’histoire de l’animation Disney tout en faisant face à de nombreux rebondissements.
Zoom sur cette nouvelle aventure inédite en Europe avec le Producteur de cette attraction, George Scribner, Imagineer et figure incontournable du monde de l’animation, réalisateur de classiques comme Oliver & Compagnie et le court-métrage de Mickey, Le Prince et le Pauvre.
Quelles sont les origines de Mickey et son Orchestre PhilharMagique ?
Nous voulions une attraction avec un film en 3D pour toute la famille. Nous avons envisagé toutes sortes d’histoires, dont une dans laquelle Mickey dirigerait un orchestre et nous permettrait de voyager à travers les plus grands films Disney.
Comment avez-vous intégré ce projet ?
C’est Tom Fitzgerald, Directeur Créatif de Walt Disney Imagineering, qui m’a invité à rejoindre l’équipe créative du projet. Nous avons alors commencé à élaborer différents concepts mettant en scène Mickey et Clochette. À cette époque, Donald ne faisait pas partie de l’histoire.
Comment s’est construite cette première version ?
Nous sommes partis de l’idée qu’avec sa magie, Clochette pourrait voyager de film en film et emmener le public dans son voyage. Elle y rencontrerait Lumière, Ariel ou encore Jasmine. Nous avons également mis sur pied une bande-son provisoire qui racontait notre histoire en y apportant le côté émotionnel. Nous avons essayé différentes chansons afin d’avoir l’éventail le plus large possible d’émotions et de sensations.
Comment Donald a-t-il rejoint ce casting ?
Nous avons passé environ une année à écrire cette histoire et à la mettre sous forme de storyboard. Nous l’adorions, mais nous nous sommes finalement rendu compte qu’elle serait plus amusante si nous faisions appel à Donald à la place de Clochette. Nous avons donc repensé tout le film dans ce sens. J’ai réalisé une série de dessins le représentant passant de séquence en séquence en m’interrogeant sur ses réactions quand il rencontrerait tous les personnages. Il tomberait amoureux d’Ariel, il adorerait voler avec Aladdin et Jasmine, etc. Cela s’est révélé une excellente décision car le film est devenu très amusant.
Très « cartoon », également.
Absolument. On peut faire énormément de choses avec Donald. Tout ce qu’il fait est extrême. Quand il se met en colère, il est TRES en colère ; quand il taquine le petit balai avant qu’arrive sa maman, il ne fait pas dans la demi-mesure ; quand il tombe amoureux d’Ariel, il est littéralement submergé par ce sentiment ; quand il vole avec Aladdin et Jasmine, il est totalement envahi par le plaisir de voler. C’est un personnage que les gens adorent. Il y a un peu de Donald en chacun de nous, et Mickey et son Orchestre PhilharMagique était l’occasion idéale pour mettre en valeur toute l’étendue des émotions de ce personnage qui est l’un de mes préférés. Je l’ai mis en scène plusieurs fois et c’est toujours un plaisir. Avec lui, les gags sont toujours plus drôles !
L’animation de Mickey et son Orchestre PhilharMagique a été créée par les artistes des Walt Disney Animation Studios. Comment avez-vous travaillé avec eux ?
Ils ont été impliqués dès les premières recherches en matière d’histoire et de concept. Nous avons commencé avec deux scénaristes des Studios, puis quand nous avons été prêts à lancer la production de l’animation, Hendel Butoy (qui fut réalisateur de Bernard et Bianca au Pays des Kangourous et de deux séquences de Fantasia 2000) nous a rejoints en tant que directeur de l’animation. Les artistes des Studios ont réalisé aussi bien les modèles 3D des personnages que toute l’animation du film. Cela fait toute la différence. Qui plus est, nous avons pu également bénéficier de l’expérience de certains animateurs qui avaient travaillé sur les films d’origine, comme Nik Ranieri pour Lumière, Glen Keane, pour Ariel et Mark Henn pour Jasmine. Ils ont apporté tout leur talent au film.
Réaliser des modèles 3D de personnages initialement créés en 2D a dû être un véritable défi.
Absolument. C’était la première fois que ces personnages en animation traditionnelle passaient en 3D. Nous avons ouvert de nouvelles portes. Ce ne fut pas facile et ce processus a demandé beaucoup de travail, mais au final, je pense que nous avons réussi. Pour cela, nous avons eu la chance d’avoir avec nous des modeleurs (concepteurs de personnages en 3D) des Walt Disney Animation Studios. Nous avons fait de nombreux essais pour que nos personnages soient parfaits. Le plus difficile a été Ariel, parce qu’elle s’approche très près de la caméra. Les personnages féminins sont souvent plus difficiles que les hommes à modéliser car leur peau et leurs traits demandent une approche très subtile. Le moindre changement dans le design change totalement l’apparence d’un personnage. C’est la raison pour laquelle Glen Keane nous a également aidés pour le modèle 3D d’Ariel. Ses cheveux ont été particulièrement complexes à animer car ils font partie intégrante de sa personnalité. À l’époque, nous n’avions pas les logiciels que nous avons aujourd’hui, comme ceux de Raiponce, qui permettent de traiter pratiquement chaque cheveu séparément. Alors nous avons simplifié leur forme de manière à les traiter comme un seul et même ensemble, et cela nous a permis de nous rapprocher au plus près du film.
Qu’en est-il pour Mickey, le véritable chef de cet orchestre magique ?
Dans la mesure où, pour lui aussi, c’était la première fois qu’il était transposé en 3D, les artistes des Walt Disney Animation Studios ont apporté un soin tout particulier à la création de son modèle. Ils ont fait un travail remarquable. Pour son design, nous avons opté pour la version de Freddy Moore, dans les années 1930 (Le Brave Petit Tailleur), l’un des plus réussis, que j’ai également utilisé dans Le Prince et le Pauvre.
Pour le reste, en quoi a consisté l’apport des animateurs originaux ?
Ils ont été nos référents. Nik Ranieri a même animé Lumière dans plusieurs plans quand Donald se retrouve dans le monde de La Belle et la Bête. Ils ont été ravis de participer à ce projet, et nous avons été ravis de les avoir. Ils nous ont permis de livrer des performances exceptionnelles. En tant que réalisateur, quand vous confiez une scène à un animateur et que vous recevez plus que ce à quoi vous vous attendiez, vous savez que vous avez affaire à un maître. Ces animateurs ont rendu notre film unique en créant un lien fort avec les films d’origine, une authenticité qu’autrement nous n’aurions jamais pu atteindre.
En parlant de transposition de 2D à 3D, comment avez-vous abordé la séquence « Je voudrais déjà être roi » par rapport au design très particulier de la séquence d’origine ?
Quand nous avons envisagé la structure globale du film, nous avons cherché à créer une suite de séquences qui soit la plus variée possible. Comme vous pouvez le constater, chacune d’entre elles est très différente des autres. Pour cette séquence tirée du Roi Lion, Hendel Butoy a suggéré une approche plus graphique, plus stylisée, dans l’esprit de l’extrait d’origine. C’était une manière de nous amuser avec une direction artistique différente, alors que le reste du film est plus classique et plus réaliste. Nous avons adoré travailler sur ce passage car il donne à Mickey et son Orchestre PhilharMagique une dimension vraiment originale.
Mickey et son Orchestre PhilharMagique contient assez peu de dialogues. Son histoire passe davantage par l’aspect visuel et par la musique.
Plus un film fonctionne sur le plan visuel, plus il est efficace. Ce fut donc une démarche délibérée. Et en ce qui concerne la musique, nous avons apporté beaucoup de soin au choix des thèmes musicaux et à leur succession. Puis le compositeur et arrangeur William Ross a écrit des musiques spécifiques pour relier les différentes chansons, dont certaines ont été légèrement réarrangées pour pouvoir s’intégrer dans notre film. Pour autant, nous avons essayé autant que possible de faire appel aux enregistrements originaux. La musique est le principal fil conducteur de notre film car ces chansons sont très connues et véhiculent une grande émotion. C’est cette familiarité avec ces mélodies qui fait que le public adhère toute de suite à notre aventure.
Comment avez-vous envisagé les effets physiques associés au film ?
Nous les avons imaginés très tôt, en même temps que le storyboard. Nous avons envisagé simultanément l’histoire, les émotions, les effets 3D et les effets physiques comme la fumée ou le vent. Ce fut un dosage très précis car on ne peut pas mettre tous les effets en même temps - ils entreraient en conflit les uns avec les autres. Ce fut délicat, mais nous sommes ravis du résultat final.
Mickey et son Orchestre PhilharMagique a d’ores et déjà conquis de très nombreux visiteurs dans le monde entier, et arrive maintenant à Disneyland Paris. Comment expliquez-vous un tel succès ?
Son message est universel. Le public adore ces personnages et notamment Donald. C’est une manière originale de l’associer aux héros des grands classiques. Mais surtout, il y a une vraie sincérité dans notre film et dans notre démarche. Si vous aimez ce que vous faites, cela se ressent immanquablement. C’est valable en peinture, en musique et dans n’importe quelle œuvre d’art.
Je suis si heureux que l’attraction ouvre maintenant à Disneyland Paris ! C’est sans doute le projet Imagineering dont je suis le plus fier. J’espère sincèrement que les visiteurs du parc l’apprécieront tout autant !
*90 jours de fête pour Mickey
(Source: InsidEars)
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